Redynamisation du tourisme en France : il faut augmenter les recettes pas le volume

Suite à l'annonce faite par le ministère des Affaires étrangères qui souhaite allouer un milliard d'euros sur les cinq prochaines années pour augmenter le nombre de touristes en France, Richard Vainopoulos exprime son scepticisme.

Un manque de vision évident

L'objectif annoncé de cette mesure est d'atteindre les 100 millions de touristes par an en 2020, une hausse qui devrait se traduire par un doublement de « l’excédent que rapporte le tourisme à notre balance extérieure, actuellement 12 milliards d’euros » selon Laurent Fabius.

Richaurd Vainopoulos dénonce le manque de connaissant des politiques sur le dossier qui, plutôt que de consulter des opérateurs privés bien au fait des réelles problématiques du secteur, élaborent des plans publics sans impact réel. Comme il le rappelle lui-même « Encore une fois, nos politiques se trompent d’objectif en matière de tourisme en voulant privilégier le volume sur les recettes. La France n’a pas besoin de plus de touristes, elle a besoin que ses touristes dépensent davantage ».

Des chiffres qui parlent

Alors que la France est théoriquement la première destination touristique au monde, elle est distancée en termes de recettes par les États-Unis et l’Espagne. Ces deux pays récoltent chacun trois fois plus d’argent alors que leur fréquentation touristique est inférieure d’un cinquième à celle de la France. La cause est vite trouvée : le rapport 2015 du World Economic Forum de Davos place la France seulement à 139e place en termes de « compétitivité-prix ». Trop cher et pas assez compétitif, l’Hexagone n’est ainsi qu’une étape de transit pour plus de la moitié des 80 millions de visiteurs qu’il accueille chaque année.

Des pistes d’expansion claires

Une piste évoquée par Richard Vainopoulos pour inverser cette tendance est de redynamiser les sites encore jugés secondaires en mettant en avant leur attractivité. C’est en effet dans ces destinations encore relativement peu connues qu’il y a le plus de possibilités d’améliorer les revenus.

Une autre encore plus évidente serait de convaincre les quelque 43 millions de voyageurs qui ne font que passer rapidement en France d’allonger leur séjour.