Paris et AirBNB : une séparation attendue et espérée

Les services d’AirBNB sont incompatibles avec le tourisme professionnel français. Richard Vainopoulos (Président de Tourcom) exhorte la Mairie de Paris à renoncer à ce partenariat qui ne bénéficie qu’à la plateforme américaine. Son succès reposant sur l’incitation à la fraude et à l’amateurisme.

Un portail de la location illicite et amateur

En mettant en relation des loueurs et locataires particuliers à vocation touristique, AirBNB se présente comme une plateforme solidaire et collaborative. Toutefois, c’est loin d’être le cas dans la mesure où l’entreprise assure son succès au détriment des vrais professionnels du secteur en profitant de l’amateurisme de ses utilisateurs. Ces derniers sont souvent incités à la fraude fiscale en « recourant à une prestation non déclarée » selon Richard Vainopoulos, Président du réseau Tourcom. Le système présente également un risque pour les locataires vacanciers, car il ne présente aucune garantie réelle pour couvrir les éventuels incidents (dégradations, incendies, etc.). Si AirBNB propose un dispositif d’assurance, ce dernier dépend d’une police d’habitation et ne concerne pas tous les logements.

Face à cet état de fait et plutôt que de prendre des décisions néfastes aux consommateurs et professionnels touristiques, la Mairie de Paris gagnerait à suivre l’exemple montré par d’autres, notamment la SNCF qui a mis fin à son association avec AirBNB le 15 décembre dernier.

La lutte contre les locations illégales, une tendance incontestable.

Si la décision de la SNCF apparaît comme un signal fort, elle suit un mouvement déjà en cours pour lutter contre les locations touristiques frauduleuses. Ainsi, la disposition votée par le parlement le 11 décembre s’inscrit dans cette tendance : les revenus générés via AirBNB devront désormais faire l’objet d’une déclaration annuelle. Toujours selon Richard Vainopoulos, Anne Hidalgo devrait s’inspirer de la mairie de Barcelone qui a pris des décisions fermes à l’encontre des locations illégales sous toutes ses formes. Et le responsable de Tourcom de conclure que le développement touristique de Paris passe inévitablement par un encouragement de ses vrais professionnels plutôt que de se reposer sur un partenariat néfaste à tous sous le prétexte d’une taxe de séjour.